Je ne sais plus écrire, je ne sais plus pleurer.
Mille directions s’offrent à moi, et la cage est ouverte.
L’autre soir, quelqu’un d’ami disait : jamais dans l’histoire nous n’avions eu à gérer l’abondance, à faire face au trop-plein.
Je ne sais pas si c’est vrai, en ce qui concerne le monde.
Mais en ce qui me concerne en particulier, dans ce microcosme personnel dont les enjeux s’inscrivent en mini-miroir romantique de l’humanité (je ne suis pas mégalo, je pense à la préface des Contemplations, où Hugo s’exclame : « Nul n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui » – je cite de mémoire, c’est peut-être approximatif, pardon), j’ai beaucoup de choix. L’existant forme un tout qui regorge de possibles. Je joue du piano – trop peu. J’écris – bien, mais pas assez. J’enseigne – souvent; devenir formatrice? Jouer plus avec le chien? Courir davantage? Mieux soigner mon jardin? Tricoter plus d’un pull tous les trois ans? Améliorer ma pratique du vélo? Lire mieux, de façon plus structurée? Monter vraiment à cheval? Je touche à tout, experte en rien, si ce n’est dans l’art de lever le nez au vent. En plus, nous avons des canaris qui chantent, et que l’on peut donner à ceux qui sauront s’en occuper, avec une grande volière ou mieux encore, comme chez nous, des heures de vol en liberté. Ah, oui, j’allais oublier. Je ne sais rien faire. Mais je n’ai de cesse de tendre vers le Grand Art : être libre. J’essaie (malgré toutes les entraves) de vivre en liberté – ô tendre vers l’idéal, aérien!